Forêt-jardin

Des mini forêts nourricières en ville

La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent.
Albert Camus

Plantons des forêts capables de subvenir aux besoins des générations futures.
Qu’avons-nous de plus utile à faire ?
Damien Dekarz « La Foret Comestible »

Les débuts de la mini forêt nourricière de Bagneux

L’histoire de la mini forêt nourricière débute en 2019, lorsque nous avons présenté au budget participatif de la ville de Bagneux, un projet intitulé « Bagneux, Terre d’accueil de la biodiversité ». Parmi les différentes actions à mettre en œuvre, existait celle de créer une forêt comestible en ville,  sur une friche de 200m² jouxtant le pavillon de notre association. Le projet a été élu par les habitants de Bagneux, et nous avons planté en avril 2020, en chantier participatif, des arbres fruitiers avec le soutien de l’association Vergers urbains.

Il faut préciser ici, que la plantation d’une forêt nourricière en ville est assez expérimentale. Les quelques projets lancés ici et là n’ont pas tous porté leurs fruits (c’est le cas de le dire :)). On part d’une théorie et d’une idée précise et on arrive à une réalité qui s’éloigne de l’idée initiale. Là, effectivement, cet espace que nous imaginions « forêt nourricière » se rapproche plus d’un verger dans la ville que d’une forêt naturelle.

Aujourd’hui, nous souhaitons transformer ce verger en une vraie forêt nourricière. Cette mini forêt sera plantée en mars 2024 à Bagneux. L’équipe de l’association et les adhérents volontaires travaillent déjà à la préparation du sol.   

Nous aurons à cœur de continuer à travailler en collaboration avec les habitants dans l’optique de partager, apprendre ensemble sur les sujets environnementaux qui ont de l’importance à nos yeux. 

Alors ? ça vous dit de nous suivre sur ce long chemin expérimental ?!

Mais c’est quoi une mini forêt nourricière ?

Imiter la forêt sauvage pour créer une mini forêt nourricière en ville

Il s’agit de planter et d’initier un écosystème, riche et à terme auto régulé, en s’inspirant des forêts sauvages et ce, sur un petit terrain de minimum 100m² .

En France et dans la majorité des zones situées en climat tempéré, la nature aspire à devenir forêt. Celle-ci est un système efficace, auto régulé et résilient. Si on laisse une parcelle de terre sans intervention humaine, au bout de quelques dizaines d’années une jeune forêt s’installera sans que cela nous demande le moindre effort. Peu importe la taille de la parcelle, la nature ne se soucie pas des limites virtuelles de nos plans cadastraux. Il est donc tout à fait possible d’imiter la nature (Et nous, on aime beaucoup ça !), et de transformer un petit lopin de terre en ville en mini forêt urbaine. 

Une forêt naturelle ou sauvage est caractérisée par une densité élevée d’arbres, une diversité des espèces plantées, l’occupation des différentes strates, une pousse anarchique et une biodiversité. Dans une forêt sauvage il y a des arbres de différentes tailles, des buissons, des champignons, des lianes, des animaux…

Ainsi, dans une mini forêt nourricière en ville, il peut y avoir des végétaux comestibles selon différentes strates étagées :

  • des arbres fruitiers (étage le plus haut),
  • des buissons de petites baies (étage moyen),
  • des plantes aromatiques, des légumes vivaces, des champignons, des fleurs (étage le plus proche du sol),
  • des lianes (la strate verticale)…

Les animaux y seront attirés. Quand les arbres seront bien enracinés et que l’ensemble de la végétation créera un sol fertile et vivant, même l’arrosage ne sera plus indispensable, les pluies seront suffisantes.

La forêt nourricière, ou autrement appelée « forêt comestible », « jardin forêt », « forêt fruitière » ou « verger multi étages » etc. est donc un modèle d’agroforesterie qui imite les forêts sauvages. C’est un lieu productif en fruits et légumes et source de biodiversité.

Imaginez des mini forêts nourricières partout dans nos villes

Chaque lopin de terre, même de seulement 100m² peut devenir une mini forêt comestible, une réserve naturelle et productive. Imaginez tous les bienfaits que ces forêts nourricières en ville pourraient nous apporter.

  1. La forêt nourricière en ville et les îlots de fraîcheur
    Savez-vous qu’un arbre produit de la vapeur d’eau ?  C’est ce phénomène de l’évapotranspiration qui rafraîchit l’air et apporte un agréable micro climat sous un arbre. En hiver il fait plus doux parmi les arbres, en été ils nous rafraîchissent. Par exemple, la température est plus basse de plusieurs degrés sous un arbre que sur l’asphalte. La quantité d’eau rejetée par l’arbre à travers l’évapotranspiration est très importante : 75 litres d’eau pour un bouleau par exemple. Imaginez l’importance du rôle joué par une forêt. Alors plantons des ‘îlots de forêts’ partout dans les villes, à la place des ‘îlots de chaleur’.

  2. La forêt nourricière en ville et la purification de l’air

    Les arbres captent le CO2 de l’atmosphère et stocke le carbone (C ) dans ses cellules pour grandir, tout en émettant l’O2 dont nous avons besoin. Grâce à leur feuillage et à l’évapotranspiration, ils captent aussi les microparticules dans l’air. Ainsi il est plus doux et donne envie de respirer à pleins poumons. Plantons des mini forêts en ville pour purifier l’air que nous respirons.

  3. La forêt nourricière en ville et la gestion de l’eau
    Leurs racines permettent à l’eau de pluie de s’infiltrer lentement et profondément dans la terre, à la place de ruisseler, de déborder les canalisations, de faire des dégâts. Elles accompagnent l’eau de pluie vers les nappes phréatiques, et contribuent à l’épurer. La phyto-épuration est au sens large l’épuration par les plantes. Elles ont la capacité d’épurer et de dépolluer l’air, les sols et l’eau. Plantons des mini forêts en ville pour améliorer la gestion des eaux de pluie et pour améliorer les sols.

  4. La forêt nourricière en ville et l’alimentation durable
    Imaginez la récolte : des fruits, des plantes aromatiques, des champignons… on pourra se désaltérer et se délecter des saveurs dans une forêt nourricière, et cela à travers toutes les saisons si on choisit des végétaux qui se complètent pour produire tout au long de l’année. Plantons des mini forêts urbaines, on pourra produire une partie de notre alimentation en ville.

  5. La forêt nourricière en ville et la biodiversité
    En créant des mini forêts urbaines partout où c’est possible et en les connectant entre elles avec des corridors écologiques (parcs, jardins, coulées vertes) il est envisageable de créer des villes agréables, productives et qui abriteront la biodiversité végétale et animale. Cela peut nous paraître difficile à instaurer, mais c’est un enjeu sociétal et environnemental pour le bien de tous. Plantons des forêts nourricières dans nos villes !

On se lance ? Plantons la forêt nourricière à Bagneux pour les générations futures

  1. Comment on s’y prend ?


    En se penchant sur le sujet, nous n’avons pas pu passer à côté de la méthode de plantation dite de Myawaki. Méthode très controversée, autant critiquée que louangée.

    Pour résumer rapidement, la méthode Miyawaki repose sur la sélection des espèces végétales locales qui sont ensuite plantées de façon dense (3 à 5 arbres et arbustes sur 1 m²) pour favoriser l’entraide racinaire. La densité des plantations permettrait une croissance naturelle rapide et vigoureuse. L’idée est de recréer dès la plantation un schéma biologique qui est celui d’une forêt mature et équilibrée. L’ensemble des petits plants devient un écosystème autonome en relativement peu de temps, environ trois ans.

    Nous avons décidé de nous baser sur cette méthode en l’adaptant à nos besoins en ciblant les végétaux comestibles .  Aussi, comme notre terrain n’est pas vierge, l’idée est de densifier le tout en plantant des arbres, arbustes et d’autres végétaux en 3 strates parmi les arbres déjà existants.  Si cela marche, la forêt donnera ses premiers fruits dans quelques années, et continuera de le faire pour les générations futures.

  2. Préparer le sol

    Depuis début novembre nous préparons le sol en le décompactant sans le retourner, en ajoutant du compost pour l’enrichir, en le couvrant d’une épaisse couche de paille (de 40 cm ) pour prévenir la poussée des herbes folles et pour tenir au chaud l’ensemble, afin d’aider la vie du sol à continuer son travail, et que début mars les nouvelles plantations puissent s’y enraciner et se développer facilement.

    Tous les dimanches et mardi de 15 h à 17 h nous travaillons de cette manière à préparer le sol pour la plantation prévue début mars. 

    👉 Rejoignez-nous. C’est au 4, sentier des Brugnauts à Bagneux.

  3. Choisir les végétaux

    Nous avons déjà une petite sélection de végétaux comestibles à planter. Plantes indigènes, adaptées à notre sol, à l’exposition du terrain, complémentaires quant à la floraison pour les pollinisateurs et la fructification pour nous et les oiseaux ;), nous avons essayé de les choisir avec le plus de conscience possible.

    Mais nous aimerions beaucoup avoir vos propositions, vos idées, vos envies. 

    Quel(s) arbre(s), arbuste(s), herbacée(s), liane(s), aimeriez-vous planter, voir pousser et déguster dans cette future mini forêt nourricière ? Pour vous, vos enfants, vos petits-enfants …

👉 On se retrouve en mars pour planter la mini forêt nourricière !!!

https://www.minibigforest.com/

https://arbresetpaysagesdautan.fr/

http://toulouse.entransition.fr/micro-foret-urbaine/

Co-écriture : Tatjana Zarevski et Agnès Balseca, salariées à l’association Bagneux Environnement

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