Bagneux Environnement apiculture

Du sucre ou du miel pour les abeilles ?

Le mois de mars est le mois du réveil des ruches. C’est le moment où on appréhende la visite au rucher, moment fatidique où on apprend si oui ou non la colonie a survécu à l’hiver. Les petites abeilles vont-elles se montrer au trou de vol par une belle journée ensoleillée ? Ou celui-ci restera-t-il tristement, mortellement vide ?  Cette question est d’autant plus présente quand on pratique – comme à Bagneux Environnement – l’apiculture dite écologique. Ici, la volonté est de rendre aux abeilles mellifères domestiquées et exploitées, leur statut d’abeilles mellifères sauvages et libres. Ici, le parti pris est de les laisser s’organiser dans la construction des cires, de n’intervenir que très peu pour ne pas stresser la colonie et être davantage dans l’observation, de ne pas traiter contre le varroa, un parasite qui affaiblit les abeilles, pour ne pas le rendre résistant aux produits chimiques, de ne pas nourrir les essaims systématiquement.

Arrêt sur image … Zoom sur le nourrissement …

Quand on parle de nourrissement des colonies d’abeilles mellifères, on ne parle pas de nourrir ces dernières avec du miel, leur aliment naturel, de toujours mais – tenez-vous bien – avec du sucre raffiné, industriel issu de la canne à sucre ou de la betterave sucrière. Pourquoi vous demandez-vous ? Souvent, ce nourrissement est dit spéculatif, réalisé pour stimuler la colonie non pas dans un but altruiste pour elle-même mais pour produire toujours plus. Une exploitation professionnelle ne pourrait pas être à l’équilibre sans cela, semblerait-il. Il est vrai que les français consomment beaucoup de miel : 40 000 tonnes par an ! Il faut répondre à la demande … ou pas… et sensibiliser le consommateur à diminuer sa consommation de miel. D’autant plus que ce miel voit sa qualité s’altérer car on retrouve des traces de ce sucre industriel dans 10% des miels français*. Le pire, c’est que cette pratique est devenue la norme même chez les apiculteurs amateurs qui n’ont pas besoin de produire pour vivre. En 2017, les apports de sucre aux colonies étaient équivalentes à la production de miel. Et on voit une augmentation du nombre de ruches qui consomment plus de sucre qu’elles ne produisent de miel. Quelle logique ? Quel intérêt ? Mise à part cette ineptie, on sait maintenant que les abeilles développent une dépendance au sucre raffiné. En même temps, pourquoi en serait-il autrement que pour nous, humains ?

Mais dans un monde qui se porte bien, ce sont les fleurs qui nourrissent les abeilles et pas les betteraves ! C’est sans parler de la perte de la biodiversité, l’affaiblissement des ressources… Le monde va mal, l’apiculture est sous perfusion, les abeilles sont à bout de souffle, maintenues en vie artificiellement. Le nourrissement à tout va est une pratique non durable qui fragilise les abeilles et les rend dépendantes aux interventions humaines.

Alors quel choix faisons-nous ? pour quelle apiculture ? Veut-on des abeilles dépendantes des interventions humaines et des produits industrialisés transformés ? ou des abeilles autonomes comme elles l’ont toujours été depuis des millions d’années ?.

A Bagneux Environnement, nous avons fait notre choix…
 

Pour en savoir plus, participez à l’initiation à l’apiculture écologique en 6 après-midi de 15h à 18h les dimanches 27 mars, 17 avril, 8 mai, 12 juin, 3 juillet, 11 septembre – inscription facile en ligne en cliquant sur ce lien.

Agnès BALSECA, salariée et apicultrice de l’association Bagneux Environnement

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